En cette fin d’année 2023, la non-syndiquée que je suis décide de suivre l’appel à la grève lancé par Convergence Infirmière. Ainsi, je refuse toute prise en charge de nouveau soin depuis le 20 décembre.
Ce 28 décembre, je reçois un appel pour un retour à domicile d’une patiente hospitalisée avant Noël.
La patiente doit sortir avec une perfusion sous-cutanée la nuit. Je refuse la prise en charge en précisant au médecin que je suis en grève.
Mon interlocutrice se met alors dans une colère noire, m’informant que je n’ai pas le droit de refuser. Je lui rappelle que le droit de grève existe dans notre pays et qu’il arrive aussi aux praticiens hospitaliers d’être en grève. Je luis fais comprendre aussi que la fermeture de lits dans le service pour la période des fêtes ne doit en rien être la raison prioritaire du retour à domicile de cette patiente.
La conversation s’est conclue avec la décision de prolonger l’hospitalisation de la patiente et une phrase laconique et terrible du médecin : « si elle attrape une infection nosocomiale, ce sera de votre faute ». Puis elle me raccroche au nez !
J’ai été assez médusée par le comportement de cette praticienne, détachée de toute solidarité avec une profession qui souffre et qui décide enfin de revendiquer ses maux. Pire, elle tenta de me faire culpabiliser sur une potentielle dégradation de l’état de santé de la patiente. J’ai cependant été comblée à l’idée de mettre du concret sur notre rôle dans le système de soins. Mon refus de prise en charge a dérangé et c’est bien la le but de cette grève.