INJUSTICES FLAGRANTES ET DISPARITÉS DE TRAITEMENT ENTRE LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ

Convergence Infirmière réclame plus d’équité !

LE CONGÉ MATERNITÉ : UN NOUVEAU DROIT… MAIS PAR POUR TOUTES !

L’assurance maladie vient d’octroyer une aide forfaitaire supplémentaire pour cause de maternité ou d’adoption… aux médecins ! Mais strictement rien aux autres professionnels de santé, notamment aux infirmières libérales qui, pourtant, présentent un risque d’accouchement précoce autrement plus important, du fait de leurs multiples déplacements quotidiens. De surcroît, elles se voient obligées de travailler jusqu’au tout dernier moment, tant les indemnités touchées durant les congés maternité sont faibles. Tout juste de quoi payer leurs charges sociales… et encore !

Les femmes médecins auront droit, elles, à  un Avantage Supplémentaire de Maternité (ASM) qui pourra atteindre jusqu’à 3 100€ mensuellement (durant trois mois) et 2 066€ mensuel (pendant trois mois, là encore) pour celles qui exercent en secteur 2. Ces montants seront modulés en fonction du temps d’activité…

Enfin, les pères ne sont pas non plus oubliés, puisqu’ils bénéficieront d’une aide de 1 116€ par mois en secteur 1 et 744€ en secteur 2.

À Convergence Infirmière, on tombe des nues… Comment peut-on supporter pareilles injustices ? Comment, même, simplement imaginer que nos ″têtes pensantes″ aient pu pondre une réglementation aussi avantageuse pour certains… et inexistante pour d’autres ? Cela va à l’encontre de tous les principes républicains et démocratiques auxquels nous sommes attachés.

En conséquence, Convergence Infirmière demande une seule chose, de bon sens et compréhensible par tous : l’égalité.

Egalité si chère à M. Macron qui en fait un sujet de campagne !

DES INDEMNITÉS KILOMÉTRIQUES À GÉOMÉTRIE VARIABLE…

Depuis des mois, ce dossier constitue un véritable bras de fer avec l’UNCAM… Rappelez-vous : la polémique sur les indemnités kilométriques en Savoie. Cette affaire a permis de mettre en lumière certaines surfacturations d’IHK en zone montagne, ce que Convergence Infirmière ne conteste pas.

Toutefois, pour quelques ″brebis galeuses″ aux surfacturations exorbitantes, la Caisse vient d’instaurer une modification de calcul… tout en ne remettant pas en cause la facturation ″en étoile″ ! Elle souhaite ainsi instaurer un seuil fixé à 275 kilomètres par jour, au-delà duquel un abattement de 50% sera effectué, jusqu’au seuil de 400 km/jour.

Convergence Infirmière conteste ce seuil, trop bas. Nous souhaiterions le voir rehaussé à 350 km/jour ; nous voudrions également qu’une égalité de traitement soit apportée entre les infirmières et les kinésithérapeutes, dont les IHK sont respectivement fixées à 0,50€ du kilomètre en montagne contre 0,61€.

Ayons bien présent à l’esprit qu’une IDEL parcourant de longues distances dans des zones difficiles d’accès, bloquée dans sa voiture, ne dispensera jamais autant de soins qu’une infirmière œuvrant dans un périmètre de soins de l’ordre du quartier.

Et puis, n’oublions pas que les frais liés à l’utilisation de son véhicule sont les mêmes pour tous les professionnels. Nous venons ainsi de subir une forte hausse du prix du diesel, non compensée à ce jour… alors que d’autres corps de métier y ont droit ! Pourquoi ?

Là encore, nous réitérons auprès du Ministre de l’Économie notre souhait d’un traitement enfin égalitaire !

Les IFD ont été revalorisées de 0,50€ centimes en 15 ans. À 2,50€ chargé, comment peut-on payer sa voiture, les frais d’entretien, les frais d’assurance, les frais de stationnement et son carburant ?

Alors que les médecins ne se rendent quasiment plus en visite à 10€ le déplacement, les infirmières, elles, se déplacent 7 jours/7, 365 jours/an au domicile des patients, 90% de leur patientèle vivant à demeure et ne pouvant se déplacer car  souvent très âgées.

Là encore, Convergence Infirmière demande à ce que l’équité de traitement soit la norme intangible, au moment d’édicter les lois, sans quoi, c’est une certitude, des ″zones blanches″ verront le jour, dans des territoires reculés et désertiques…

Convergence Infirmière appelle M. Revel et Mme La Ministre à prendre leurs responsabilités pour éviter des zones blanches « sans soins », et à respecter le principe d’égalité !

PROCHAINE ÉTAPE : UN VACCIN CONTRE ″LE SENTIMENT D’INJUSTICE″ !

Une grande campagne a récemment été orchestrée autour de la vaccination antigrippale effectuée par les pharmaciens. Son but : augmenter le nombre de personnes vaccinées.

Si l’objectif semble, de prime abord, louable, on peut s’interroger sur l’équité dans le traitement de l’information délivrée à nos concitoyens. Qui de la publicité en faveur des infirmières… alors qu’elles sont autorisées à vacciner seules, depuis 2009 ?

Quelques exemples aussi flagrants que frappants : la vaccination était gratuite pour tous les citoyens chez le pharmacien, alors qu’hormis pour les ALD, elle était payante chez les infirmières. Enfin, le pharmacien – vendeur de vaccins, qui plus est – était rémunéré 100€ par tranche de 5 vaccins, contre ″des clopinettes″ pour les infirmiers libéraux !

Là encore, les mots nous manquent tant l’arbitraire, l’iniquité, voire le passe-droit, semblent devenir la norme…

Convergence Infirmière demande une chose compréhensible par toute personne douée d’un tant soit peu de raison : l’égalité !

STATIONNEMENT GÉNANT : À QUAND LA MISE EN FOURRIÈRE ?

Tandis que le stationnement pour les professionnels de santé est gratuit à Paris, il est payant à Colmar !

Pour rappel, l’Indemnité Forfaitaire de Déplacement (IFD) plafonne à 2,50€ brut, non revalorisé depuis 2012, (soit 1,25€ pour l’IDEL). Comment, alors, payer ces sommes qui représentent des budgets de 300 à 500€ ? Les infirmières ne peuvent pas supporter des frais aussi importants !

Pourtant, malgré nos demandes récurrentes auprès de M. le Ministre de l’Intérieur, aucune réponse ne nous a été apportée.

Notre position ne variera pourtant pas d’un iota : nous demandons un traitement fondé sur l’équité.

► ″Diviser pour mieux régner″ : serait-ce là l’adage de l’UNCAM, du Ministère de la Santé et, de façon plus générale, des pouvoirs publics ?

On s’interroge, tant les inégalités entre professionnels de la santé pullulent…

Nous ne pouvons imaginer que du fait que notre profession est une des plus féminisée, elle soit la plus discriminée !!!

Alors, nous appelons les députés comme les sénateurs à s’emparer de ces sujets, afin de rendre notre système plus égalitaire. Nous interpelons également la Ministre de la Santé comme le Premier Ministre à s’interroger sur nos revendications et à nous faire part de leur ressenti, afin de voir si nous partageons bien la même vision de la République.

Pour finir nous rappelons que le principe d’égalité est l’article 1er de notre Constitution : la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

En droit administratif français, avant même qu’on ne reconnût à la Déclaration de 1789 une valeur constitutionnelle, le principe d’égalité s’énonçait très simplement : les usagers du service public se trouvant dans une même situation doivent subir le même traitement.

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