Une délégation de Convergence a été reçue ce 2 juillet 2012, à 9 h du matin, rue Duquesne.
Un débat à bâtons rompus s’est engagé sur l’avenir de la médecine libérale, avec tout particulièrement la place des infirmiers libéraux ; d autres questions ont été évoquées dont l’avenir de l Ordre infirmier
A la question sur les avenants 1 et 3 : CI regrette que bien qu’un accord national ai été trouvé avec la caisse d’assurance maladie, un troisième acteur ARS rentre en ligne de compte et que l’on soit obligé de reprendre localement les négociations (exemple de le région PACA) on constate en effet une montée en puissance et une mise sous pression par les ARS
CI précise que nous resterons vigilent.
La Ministre répond que c’est au niveau local que les discussions doivent avoir lieu si l’on veut coller a la réalité du terrain et qu’elle souhaite revoir le zonage afin d établir une cartographie précise des professionnels installés partout en France et ce dans le but de respecter l’engagement pris d’offrir un maillage total du territoire par les prof de sante
Il est clair pour ce nouveau gouvernement qu’un maillage territorial de “structures de santé pluridisciplinaires” est primordial et que ses services en accord avec les ARS vont développer les pôles, maisons de santé et centres de santé et ce nonobstant le statut des professionnels qui exercent au sein de ces établissements. La Ministre a souligné que les libéraux ne sont pas exclus de ce nouveau dispositif, elle a rajouté l’importance des infirmiers dans ces structures pluridisciplinaires
Convergence Infirmière a réaffirmé sa position d’organisation professionnelle innovante dans les nouveaux modes d’organisation et sa volonté d’intégration des libéraux dans le cadre des politiques publiques; notre délégation a souligné les conditions spécifiques à mettre en place pour que la participation des infirmières devienne effective.
La garantie d un exercice libéral pérenne et la reconnaissance de toutes nos compétences inscrites dans le CSP (notre ancien décret de compétences) et singulièrement dans ces nouveaux rôles, l’élargissement de notre droit de prescription déjà existant, doublé par une formation axée sur cette habileté nouvelle, avant d aborder les partages de compétences avec les autres professions de santé et notamment des médecins.
Convergence Infirmière a insisté sur la réorganisation du système de santé et a souligné la discrimination envers les professionnels de santé libéraux par rapport au “tout structure” tels que SSIAD et HAD où l’on voit que les hôpitaux privés comme publics ont les possibilités financières, humaines et la même culture que les nouveaux décideurs que sont les ARS, ce qui fait défaut principalement à la profession infirmière.
Convergence Infirmière a dénoncé cette différenciation, il ne s’agit pas de dire haut et fort que les libéraux peuvent s’impliquer, mais bel et bien de leur donner les moyens et les capacités à s’impliquer dans ces nouveaux modes d’organisation, pour étayer ces arguments Convergence Infirmière a relaté ses propres expériences dans le plan Alzheimer, le suivi des patients chroniques et la prise en charge des
personnes âgées dépendantes…..où tout le monde reconnaît que les infirmières sont un maillon indispensable, qu’elles sont le pivot de la coordination naturelle de leurs patients en collaboration étroite avec les médecins généralistes et les autres professions de santé, sans que cette évidence n’aboutisse à une ouverture pour les infirmières. Ces expériences nous ont prouvé que seules les structures sont privilégiées dans ces nouveaux modes d’organisation et sont soutenues par les administrations nationales et régionales. La non reconnaissance de plateformes de soins et de services, dont les infirmières libérales seraient les promotrices, pose problème à toute la profession, qui voit clairement que les structures sociales font du soin sans aucun problème, alors qu’elles-mêmes dans leur fonctionnement proche du patient, n’ont pas la capacité légale à organiser le social au sein des soins !! La place de l’infirmière libérale dans le parcours de soins coordonné du patient, doit être facile à identifier
Convergence Infirmière insiste sur le fait que la SISA, avec l’obligation légale, d’y voir 2 médecins généralistes, risque de bloquer la possibilité des infirmières, d’en être les promoteurs.
Convergence Infirmière a demandé que des procédures soient mises en place par et pour les libéraux et non pas qu’on adapte plus ou moins bien, le modèle organisationnel des structures ; nous avons aussi rappelé que les délais de publication de l’ouverture des marchés, trop courts pour la profession, sont un empêchement majeur à la réalisation de nouveaux projets, par une profession prisonnière d’un emploi du temps surchargé ;qui de plus, ne possède pas dans ses gênes la culture du dossier administratif.
Concernant le point de l’Ordre Infirmier, la Ministre a réaffirmé que son parti était opposé à l’Ordre lors des débats à l assemblée nationale et qu’elle prendra une décision à ce sujet.
Pour Convergence Infirmière, il faut revoir cette institution incompatible avec la sociologie et le désir des infirmières et qu’il n’est pas acceptable que seules les libérales financent cet Ordre, de plus un constat bilatéral fait par la Ministre et nous-mêmes au sujet de la pression coercitive par les caisses d assurance maladie, inquiète la profession au plus haut point, les infirmières ne comprennent pas cette attitude inique. En effet, ni les directions d’établissement, ni même la Caisse qui pourtant finance les structures, ne font pression dans le monde salarial pour que la profession s’inscrive massivement au tableau. Il est temps d’avoir une décision diligente, car cette tentative de mettre en musique un Ordre que tout le monde réfute, a non seulement été un échec mais également un recul pour toute la profession, celle-ci s’honorerait sans doute en montrant sa maturité, enfin ! Pour trouver une solution efficace, autre que le plan social qui handicape davantage cette structure.
Convergence Infirmière a rappelé à la Ministre, que si nous avions milité pour une organisation structurelle, dont nous libéraux avons besoin, nous désirions encore qu’une solution pour notre profession soit trouvée.
Cette réunion constructive devrait être suivie d’autres rencontres pour mettre en musique, un avenir serein de la profession, nous le souhaitons.
La délégation :
Noëlle Chabert
Marcel Affergan
Olivier Babel.