Convergence Infirmière dénonce l’accord local de Saint-Martin sur les indemnités kilométriques qui fait perdre de l’argent à une partie des IDEL

Dans le cadre de l’avenant n°8, des négociations ont lieu dans chaque département au sujet des modalités de facturation des indemnités kilométriques. Toujours à l’écoute des réalités de terrain, Convergence Infirmière a récemment dénoncé certains accords locaux qui vont à l’encontre des intérêts d’une partie des infirmières et des infirmiers libéraux. C’est le cas à Saint-Martin où les IDEL ne peuvent désormais plus facturer d’IK car le zonage établi regroupe l’ensemble des lieux-dits ce qui entraîne des pertes financières d’environ 25% des revenus.

Alors que le prix du carburant a explosé, que l’inflation grimpe très sensiblement, que nos honoraires sont bloqués depuis plus de 10 ans, ces pertes liées bien souvent à des questions administratives de définition de la notion d’agglomération sont inacceptables. Il convient d’ajouter pour Saint-Martin qu’il s’agit d’un territoire de 53 kilomètres carrés avec un seul code postal dédié et disposant d’une seule route qui dessert plusieurs lieux-dits. Il n’y a donc pas de panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération. De plus, un certain nombre de prises en charge présentent de multiples contraintes pour les IDEL qui doivent effectuer des trajets à pied sur des sentiers de montagne, trouver des logements qui ne sont pas clairement indiqués et effectuer des soins dans des cases aux conditions d’hygiène très précaires, sans électricité et donc sans climatisation. En outre, l’AMI se montre à 3,30€ (tarif DOM TOM) au lieu de 3,15€ (tarif Métropole) soit uniquement 4,76% de survalorisation alors que les infirmières et infirmiers du secteur public bénéficient d’une compensation de 40% pour faire face à la cherté de la vie. Le montant des loyers est en effet très élevé tout comme le prix des denrées alimentaires. Le délabrement du réseau routier a de plus des conséquences sur les véhicules dont la vétusté est plus précoce. La nécessité d’emprunter la seule route existante est une source de difficultés récurrentes (travaux, accidents, manifestations…). Malgré les contraintes géographiques, la possibilité de coter des IK montagne débute à partir de 400m à Saint-Martin alors qu’il s’agit de 100 mètres pour la Guadeloupe. Les conditions d’exercice sont d’autant plus difficiles que l’insécurité est extrêmement présente et les cyclones fréquents dans une île où il est nécessaire de parler et comprendre 4 langues. Enfin, il est difficile de demander aux patients de choisir le cabinet le plus proche au vu de la localisation des cabinets, la desserte routière étant mal organisée et les moyens de transports très limités (taxis collectifs essentiellement, absence de réseaux de transports publics). De plus l’installation des cabinets est anarchique en l’absence de zonage.

La facturation des IK ne doit pas se faire en fonction des intérêts et desideratas de la CGSS ou de la CNAM mais de la réalité de l’activité des infirmières et des infirmiers libéraux. Sachant que certaines IDEL ne percevront plus d’IK pour se rendre dans certains secteurs, ce sont encore une fois les patients les plus isolés et les plus fragiles qui seront pénalisés. Alors qu’à l’heure actuelle, les infirmières et les infirmiers libéraux sont présents sur tout le territoire sans exception, 7 jours sur 7 et 365 jours, il est à craindre que ce type de mesure n’encourage la formation de déserts infirmiers. Convergence Infirmière a donc demandé aux CPAM et à la CNAM de revoir cet accord inique et de trouver des solutions qui prennent en compte l’ensemble des réalités locales. Le syndicat représentatif des infirmières et des infirmiers libéraux suit de près ces dossiers et continuera de porter la voix du terrain et du bon sens.

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