Désignation d’un Ministre délégué à la Santé et d’une Ministre déléguée aux Personnes âgées et aux Personnes handicapées

Les défis pour les soins à domicile sont colossaux

Fadila Khattabi et Frédéric Valletoux ont été nommés hier respectivement Ministre déléguée aux Personnes âgées et aux Personnes handicapées et Ministre délégué à la Santé, quasiment un mois après la désignation de Catherine VAUTRIN au Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Convergence Infirmière salue ces arrivées dans des missions où les défis restent colossaux mais regrette cependant que des postes de plein exercice ne leur soient pas dédiés. Le soutien de notre système de santé et de ses acteurs, la prise en charge optimale des personnes âgées et des personnes handicapées sont évidemment des priorités pour toutes les Françaises et tous les Français.

Notre système sanitaire est sur une pente extrêmement inquiétante depuis plusieurs années. L’hôpital est en grande difficulté, en attestent les drames qui sont relatés aux 4 coins de la France dans des prises en charge d’urgence. En libéral, pour la première fois, des déserts infirmiers apparaissent traduisant la démotivation des soignants, des cessations d’activité en masse en raison du manque de reconnaissance, de la sous-rémunération, de l’explosion des charges, de la pénibilité croissante du métier, du matraquage inédit des indus, d’une charge administrative toujours plus forte…

Des mesures d’ampleur doivent être prises en direction des infirmières et des infirmiers libéraux. Un moratoire sur les indus doit être immédiatement mis en place et de larges négociations conventionnelles doivent s’ouvrir en toute transparence envers la profession et sans aucun tabou sur les sujets qui touchent au quotidien des infirmières et des infirmiers libéraux et à leur avenir : revalorisation des lettres clés, refonte de la prise en charge de la dépendance, élargissement du champ de compétences des IDEL, réforme du contrôle d’activité, etc.

La CNAM doit répondre sur des sujets qui touchent au quotidien des infirmières et des infirmiers libéraux travaillant aujourd’hui la boule au ventre en raison d’interprétations aberrantes de la NGAP par des CPAM. Les organisations syndicales, les IDEL et en bout de chaîne les patients n’ont pas à subir le mépris d’un établissement public qui doit être à leur service. Nous demanderons au Gouvernement de trancher sur un certain nombre de traductions régressives de la NGAP.

Personne ne peut évidemment faire fi des « états de service » du nouveau Ministre délégué à la Santé avec notamment plus de 10 ans passés à la tête de la Fédération hospitalière de France et une proposition de loi qui portait, avant le rééquilibrage du Sénat, des mesures très coercitives et très délétères : obligation d’adhésion aux CPTS, permanence obligatoire pour les soignants, etc. Toutefois, l’heure n’est pas aux procès d’intention mais au travail pour les IDEL, pour les soins à domicile, pour notre système sanitaire.

Alors que la colère gronde chaque jour un peu plus dans les territoires, que les mobilisations de diverses formes s’intensifient, Convergence Infirmière, force de propositions, va immédiatement prendre l’attache de Mme Fadila Khattabi et de M. Frédéric Valletoux et plus largement des Parlementaires pour porter la voix du terrain afin d’améliorer non seulement la situation des soignants mais aussi celle de notre système de santé tout entier.

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