Plus de limite au lynchage abject des IDEL

Le Directeur général de la CNAM Thomas FATOME a sonné l’hallali. Ceux qui ont dilapidé l’argent des Françaises et des Français voudraient nous faire croire qu’ils sont désormais devenus des gestionnaires raisonnables et vertueux. La France est surendettée, il faut remplir les caisses. Les coupables désignés : les soignants et en particulier les infirmières et les infirmiers libéraux. Des fraudeurs, des délinquants. Le verdict est tombé, il est définitif.

Les médias du système rivalisent d’articles et de reportages pour salir et discréditer à grands coups d’amalgames et de raccourcis un métier dont ils ne connaissent rien. Le résultat est là : alors que le nombre de fraudeurs est ultra-minoritaire, la politique de répression et de contrôle tous azimuts est devenue une priorité de salut public. Jamais nous n’avions été témoins d’autant de procédures de contrôles et d’indus. Nous sommes contactés sans cesse par des infirmières et des infirmiers libéraux désemparés.

L’arsenal de matraquage se densifie de mois en mois : déconventionnement en urgence, indus par extrapolation et prochainement suspension automatique de la participation de l’Assurance Maladie à la prise en charge des cotisations dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024. Jusqu’où ira-t-on dans le mépris d’une profession qui est l’une des plus contrôlées de France ? Le système de santé est à bout ! Les professionnels de santé n’en peuvent plus ! La solution qui a été trouvée par certains responsables politiques appuyés par la haute administration : dénigrer et calomnier.

Une profession est salie et jetée en pâture à un ogre administratif jamais rassasié et qui lui n’a de compte à rendre à personne. Si cela continue, dans quelque temps, les 82 000 agents de la CNAM et des CPAM qui eux ne font jamais d’erreurs et ne sont jamais sanctionnés, seront plus nombreux que les IDEL. Informatisation, intelligence artificielle, rien n’y fait. Les embauches se poursuivent, l’argent coule à flot là où on nous mendie 25 centimes pour l’IFD début 2024.

Les infirmières et les infirmiers libéraux représentent le plus gros bataillon de soignants libéraux et travaillent 7 jours sur 7 jours. Nous sommes bien souvent les derniers soignants à nous déplacer au domicile, confrontés aux violences verbales, physiques et sexuelles et désormais à la violence institutionnelle : méthodiquement stigmatisés et harcelés, les IDEL travaillent avec la peur au ventre de l’indu tant la nomenclature des actes est devenue complexe …

Notre nomenclature forte de plus de 100 actes est source d’interprétation pas seulement par les infirmières mais également par les CPAM (qui n’ont pas toutes le même discours) par les formateurs en NGAP, par la CNAM qui est loin d’être claire et qui à chaque inscription de nouveaux actes à celle-ci, s’épanche dans un langage technocratique alambiqué, surtout pas adapté à la réalité du terrain. Il faut ajouter que les ordonnances médicales ne correspondent que rarement au libellé de la NGAP.

N’ayant jamais droit à l’erreur, notre profession applaudie hier est en burn-out aujourd’hui, usée, fatiguée, malmenée, déconsidérée, sous-payée, accablée et maintenant injustement accusée. Elle ne trouve plus de sens dans ce qu’elle fait, écœurée par une campagne de dénigrement qui n’a plus de limites.

Alors que certains sont bien à l’abri derrière leur ordinateur à trouver des coupables via leur tableaux Excel, les infirmières et les infirmiers libéraux courent le pays par tous les temps pour pallier les situations de souffrance et de douleur.

Face à la déshumanisation de nos tutelles, face à la vision strictement comptable du Gouvernement, nous demandons aux élus et en particulier aux parlementaires d’agir pour revenir à un traitement humain et du respect dans le contrôle des soignants. Notre profession a également besoin de reconnaissance. Il en va de la pérennité du maintien à domicile. Nous demandons à toutes les infirmières et tous les infirmiers libéraux d’interpeller leurs élus locaux et nationaux et Convergence Infirmière va alerter de son côté les députés et les sénateurs.

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