Proposition de loi sur l’aide à mourir : protéger les soignants, accompagner les patients, défendre le soin jusqu’au bout

Après avoir été adoptée par la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, la proposition de loi sur l’aide à mourir est actuellement débattue dans l’Hémicycle. Ce texte soulève des interrogations à la fois éthiques et humaines. Convergence Infirmière, syndicat représentatif des infirmières et des infirmiers libéraux, souhaite s’exprimer avec responsabilité et humanité sur ce sujet éminemment sensible qui touche au plus profond de l’intime.

Nous ne souhaitons pas cliver, ni imposer une vision unique sur la fin de vie. Le débat sociétal sur l’euthanasie appartient à l’ensemble des citoyens. Notre rôle est de porter la voix des infirmières et des infirmiers libéraux, ces soignants de proximité qui accompagnent, au quotidien, des personnes parfois en grande souffrance physique, psychologique ou existentielle.

Certaines orientations de ce texte suscitent des inquiétudes de la part d’un certain nombre de profession ou d’acteurs sociaux. Pour notre part, nous souhaitons protéger les infirmières et les infirmiers libéraux comme les patients les plus vulnérables. Convergence Infirmière souhaite formuler à ce titre des propositions de bon sens.

Il est nécessaire qu’un droit de retrait soit garanti explicitement pour les IDEL qui ne souhaitent pas participer à un acte d’aide à mourir. Ce droit de retrait doit être reconnu, sans justification à fournir, dans le respect de la conscience professionnelle de chacun.

Les structures de soins palliatifs doivent être renforcées sur tout le territoire, avec la création de centres de soins palliatifs accessibles partout en France. Les infirmières et les infirmiers libéraux doivent être pleinement intégrés à ces dispositifs, en tant qu’acteurs de terrain, et pouvoir s’appuyer sur des équipes spécialisées pour accompagner les patients à domicile.

Enfin il est indispensable que nous puissions continuer à soulager, apaiser, soutenir. Accompagner la souffrance ne peut devenir un délit. Prévenir le suicide, orienter vers des psychologues, des psychiatres ou des algologues fait partie intégrante de notre engagement professionnel et humain. Notre rôle de soignants doit être respecté.

Nous accompagnons la vie de la naissance à la fin, en proximité, dans l’intimité des domiciles. Nous voulons pouvoir tenir la main, écouter, aider à traverser les moments de détresse, proposer des solutions, rester pleinement dans le soin, sans crainte d’être accusés d’entrave.

Convergence Infirmière appelle donc à une prise en compte spécifique des infirmières et des infirmiers libéraux dans le cadre de cette future loi. Il ne peut y avoir de texte équilibré sans reconnaissance de leur rôle, de leur implication constante auprès des patients en fin de vie.

Notre syndicat sera toujours du côté du soin, du dialogue, du respect de la personne et du respect des soignants.

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