TECHNOLOGIE HYBRIDE OU QUAND LE PHARMACIEN SE PREND POUR UNE INFIRMIÈRE… Voici venu le temps du “Pharmacienfirmier” !

Le 23 novembre dernier, le Comité pour la Valorisation de l’Acte d’Officine (CVAO) a tenu son colloque annuel sur le thème des ″plaies et pansements″. Clairement, le but affiché par ce séminaire était d’ouvrir une nouvelle brèche à l’encontre de notre profession, en s’attaquant désormais au cœur même de ce qui constitue notre métier, à notre expertise : le pansement.

À QUI LE TOUR ?

Les difficultés rencontrées par les pharmaciens ne peuvent pas trouver de solutions dans un empiètement et une intrusion systématique dans ce qui constitue les attributions et les prérogatives d’autres professionnels de santé. Ainsi, après les surveillances des AVK (au bilan décevant), après l’expérimentation des vaccinations dans les officines, après une énième revendication pour intervenir dans le suivi des patients cancéreux à domicile dans l’observance et la prise en charge des effets indésirables des traitements, après le pilulier révolutionnaire, voici venu le tour des pansements !

LA COUPE EST PLEINE : ÇA DÉBORDE !

Convergence Infirmière est vent debout contre cette politique de surenchère et d’agression ostensible vis-à-vis de nos compétences et, in fine, de notre profession. Nous alertons les pharmaciens que la coupe est pleine… et qu’elle déborde !

Les pharmaciens ont déjà fort à faire avec l’observance. Qu’ils la fassent correctement et nous assisterons à une vertigineuse baisse de la iatrogénie ! Qui, en effet, n’a jamais découvert un stock de médicaments faramineux au domicile de ses patients ? Preuve incontestable d’une non-surveillance de l’observance ! Quid, également, des médicaments systématiquement délivrés… alors que le médecin a pris le temps d’inscrire “si besoin” sur l’ordonnance ? Bref, avant de s’attaquer aux pansements, qu’ils s’attachent d’abord à la bonne délivrance des médicaments. À en croire l’article sidérant paru sur le site du CVAO, Convergence Infirmière rappelle qu’il ne s’agit pas de chiffre d’affaire à atteindre lorsque l’on parle de pansements, mais d’économie à réaliser selon la formule consacrée du ″juste soin au juste prix″ !

Ainsi, dans son article, Jean-Michel Mrozovski prédit que « en 2017, l’incidence des ulcérations de la peau est estimée à 2 millions de cas, soit, en moyenne, 90 patients par officine. Ce qui peut représenter, en première approximation et potentiellement pour une officine moyenne, un pourcentage entre 6 et 13% de son chiffre d’affaires, et cela sans compter la vente de produits résultant du conseil associé. »

La question se pose, inévitablement : ne frise-t-on pas, ici, le conflit d’intérêt ?

NOTRE FORMATION EST CONSTAMMENT DISCRÉDITÉE

Les négociations conventionnelles sont en cours et, dans son programme à destination des IDEL, Convergence Infirmière porte notamment la demande d’accès direct pour les pansements, les ablations de points, mais également l’ouverture du droit de prescription d’antiseptiques comme de sérum physiologique.

Contrairement à ce que certains imaginent, la prise en charge des pansements ne se décrète pas : il faut trois années de formation à une infirmière pour obtenir son diplôme et l’expérience enrichit constamment ces connaissances.

Aujourd’hui, Convergence Infirmière réclame une consultation de la douleur avec évaluation et coordination avec le médecin traitant. Pour des soins très douloureux, l’hypnose pourrait faire son apparition durant ces séances.

LA PLURIDISCIPLINARITÉ, SEULE VÉRITABLE SOLUTION

Après la bataille engagée auprès des prestataires de services, les pharmaciens vont désormais devoir contenir la colère et la révolte des infirmières de terrain. D’ores et déjà, Convergence Infirmière appelle les infirmières libérales à boycotter les pharmacies pour ce qui concerne leur matériel et à s’approvisionner chez les prestataires. Dans les mois prochains, nous allons nous préparer à formaliser nos propres entreprises de matériel médical. Œil pour œil, dent pour dent !

Alors qu’il est grand temps d’œuvrer de concert, dans la pluridisciplinarité, les pharmaciens n’ont de cesse de “manger le pain” des infirmières (PDA, vaccination, oncologie et, à présent, les pansements).

Depuis quelques mois, animé par le souci du bien-être du patient comme par l’amélioration de la qualité de prise en charge, Convergence Infirmière porte et développe un véritable projet de mise en place des ESP… nous comprenons donc encore moins ce coup de poignard dans le dos !

Déshabiller Pierre pour habiller Paul, ne peut jamais être une solution. Nous préparons d’ores et déjà la riposte. On en reparle sous peu…

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