Une mise en cause indigne des soignants par des agences d’État

Convergence Infirmière dénonce fermement les conclusions de l’étude du GERES (Groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux) sur les circonstances de contamination des professionnels de santé par le Covid-19 et demande au Premier ministre et au Ministre de la Santé de mettre l’administration et les agences d’Etat au service des soignants.

Le GERES a lancé, en lien avec Santé Publique France et la Haute Autorité de Santé, une étude sur les circonstances de contamination des professionnels de santé par le Covid-19. En conclusion de cette étude, nous sommes accusés de ne pas nous être protégés lors des soins que nous avons effectués. C’est un affront indigne de la part de ceux qui ont été incapables de gérer les stocks de matériel de protection et qui ont été les acteurs de la pénurie de masques dans notre pays.

Heureusement que les infirmières et infirmiers libéraux ont su s’organiser pour s’approvisionner en équipements de protection. Si nous avions attendu ces agences d’Etat, dont le Ségur aurait dû être l’occasion de questionner l’utilité, les ravages du Covid-19 auraient été bien plus importants.

Il a fallu attendre des semaines et des semaines après le début de la pandémie pour avoir accès des masques chirurgicaux fournis par l’Etat. Pour le reste des équipements de protection, nous continuons à nous débrouiller seuls. Nous sommes actuellement confrontés à une pénurie de gants dont les prix sont devenus prohibitifs, tout comme ceux des sur-blouses. Que font ces agences si promptes à donner des leçons pour nous fournir des EPI, pour réguler les prix ? Rien. La plupart de nos tarifs n’ont pas été revalorisés depuis 10 ans, un déplacement à domicile est rémunéré à hauteur de 2,50€. Nos charges augmentent, nos tarifs ne sont jamais revalorisés, notre profession est donc confrontée à une baisse globale de revenus alors que nous jouons un rôle plus que jamais fondamental durant cette crise sanitaire. Plus largement, un masque chirurgical était vendu 9 centimes en janvier, il coûte 95 centimes à l’heure actuelle en pharmacie. Alors qu’on demande à la population de porter le masque quasiment partout après avoir affirmé que cela ne servait à rien, que font nos dirigeants et leurs agences pour réguler cette situation ?

Assez de leçons de la part de ces agents publics hors sol, confortablement et durablement installés dans les bureaux de la République. C’est nous qui soignons 24 heures sur 24 et prenons des risques. Nous appelons le Premier ministre et le Ministre de la Santé, s’ils ont encore un peu de pouvoir sur leur administration et leurs agences d’Etat, à mettre ces structures au service des soignants, à prendre en considération la place essentielle des infirmières et des infirmiers libéraux, à lancer une vaste concertation avec notre profession afin de fluidifier notre action au quotidien, de conforter notre rôle propre, de valoriser notre action en terme de prévention et d’éducation à la santé, de revoir notre nomenclature et de revaloriser à sa juste hauteur notre action.

Consulter l’étude GERES

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