Une regression scandaleuse dans la cotation des perfusions : jusqu’où ira le mepris pour notre profession ?

Suite au groupe de travail sur les perfusions qui a eu lieu à la CNAM le 29 janvier 2025, une nouvelle réunion s’est déroulée aujourd’hui. La CNAM a présenté aux trois syndicats représentatifs un logigramme de cotation de perfusions extrêmement défavorable pour les infirmières et les infirmiers libéraux, notamment pour les perfusions supérieures à 1h 2 x par jour à l’identique matin et soir.

En clair, l’IDEL du soir ne pourra plus coter de la même manière que l’IDEL du matin alors qu’il s’agit du même acte ! Alors que la NGAP le permet ! Aujourd’hui nous pouvions par exemple coter Ami14 +Ami5/2 matin et soir pour une perfusion de plus de 1 h matin et soir. Demain ce sera impossible.

Nulle part il n’est écrit dans la NGAP que ces forfaits sont journaliers et pourtant les 2 autres syndicats ont validé, comme toujours, la position de la CNAM. Ils ont validé une cotation revue à la baisse en expliquant que ça aurait pu être pire ! Lorsque la Caisse menace d’une cotation Ami4,1 tous les jours quand un dispositif est en place, la solution est pour certains de s’aplatir. Ces organisations syndicales estiment qu’il faut « sauver » les nouvelles installées qui ont maille à partir avec les CPAM avec des indus à propos des cotations de perfusion. Pour certains, défense de la profession rime avec renoncement.

C’est un scandale !

La négociation de ces tarifs date de 2014.
Avant cette date la préparation était cotée Ami 3
Le branchement sur le dispositif Ami 2
La surveillance de plus de 8h Ami 4
La surveillance de moins de 8h Ami 2
Le retrait du dispositif et pansement : Ami1
La pose de la perfusion sous cutanée Ami2
Toutes ces cotations étaient cumulables.

Nous sommes donc revenus à des cotations plus basses que les cotations d’avant 2014. Ceci est une honte ! La perte pour les IDEL qui cotaient Ami 14+ Ami 5/2 2X (103,95€) par jour est conséquente puisque seul un Ami 14 par jour le matin et un Ami 4,1 le soir (57,015€ par jour) seront possibles. La perte est de 46, 94€ par jour. C’est considérable et inadmissible alors que la plupart de nos actes n’ont pas été revalorisés depuis 16 ans.

Les médecins ont obtenu 1,6 milliard lors de leurs négociations tandis que les infirmières et les infirmiers libéraux subissent sans cesse des pertes et des baisses de revenus avec l’aval des deux autres organisations syndicales représentatives ! C’est inadmissible ! Alors que les charges augmentent, nous subissons des injustices !

Convergence Infirmière ne validera évidemment pas cette circulaire, car cela va à l’encontre des intérêts de la profession mais également de la charte de notre syndicat qui refuse toute validation d’une baisse des tarifs de nos actes. Nous demandons d’urgence une ouverture des négociations conventionnelles. Nous appelons le Ministre de la Santé à intervenir personnellement et rapidement sur ce sujet.

Doit-on boycotter les perfusions ? Doit-on laisser les patients à l’hôpital dés lors qu’ils sortent avec des perfusions ? Depuis que Thomas FATOME est directeur général de la CNAM, notre profession subit les pires injustices, toutes les cotations sont revues à la baisse.

Après le passage au forfait pour la dépendance qui a provoqué une baisse de la rémunération des IDEL pour les prises en charge les plus lourdes notamment, validé par les deux immuables syndicats signataires, aujourd’hui les mêmes nous proposent d’acter une nouvelle fois des propositions délétères. Pour Convergence Infirmière c’est non !

L’heure est grave puisqu’il s’agit d’un nouveau coup de poignard pour notre profession, d’un affaiblissement annoncé des prises en charge à domicile, d’une pierre de plus sur l’édifice du mépris à l’endroit des IDEL. Alors que les négociations conventionnelles qui sont un moment crucial vont prochainement s’ouvrir, nous appelons les infirmières et les infirmiers libéraux à rejoindre en masse Convergence Infirmière pour que les attentes de la profession soient entendues, que les arrangements et les signatures désastreuses soient bannies et que la reconnaissance concrète des IDEL soit la seule issue possible.

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