Mme Firmin Le Bodo, la prévention c’est nous !

Les dernières déclarations de Mme Firmin Le Bodo, Ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, dans le cadre de la réforme du décret de compétences infirmier, sans nous surprendre, nous ont profondément choqués.

Mme la Ministre veut lancer une consultation citoyenne pour savoir ce que les Françaises et les Français attendent de l’infirmière au quotidien et si nous devons faire partie des rendez-vous de prévention. Si nos dirigeants veulent savoir ce qu’attendent nos concitoyens de nous, qu’ils demandent à celles et ceux qui sont sur le terrain tous les jours, au plus près des patients, qu’ils demandent aux infirmières et infirmiers libéraux qui sont bien souvent les derniers intervenants au domicile. S’agissant de la prévention il est assez stupéfiant qu’une ministre en charge des professions de santé, même si elle est pharmacienne, puisse avoir le début du commencement d’une interrogation sur le rôle des infirmières. Nous rappelons à Mme Firmin Le Bodo que la prévention est au cœur du rôle propre du métier infirmier. Nous sommes à sa disposition pour lui expliciter l’ensemble de nos missions et de nos compétences.

Madame la Ministre ce ne sont pas les médecins qui sont déjà débordés, les kinés qui ne sont pas dûment formés pour cela ou encore les pharmaciens qui ont tout obtenu (vaccination, tests Covid, pansements, etc.) qui doivent être priorisés pour effectuer les rendez-vous de prévention mais bien les infirmières et les infirmiers libéraux formés à la prise en charge holistique et au contact quotidien des patients dans leur environnement du domicile. Aux urgences comme au domicile c’est bien l’infirmière qui procède à l’analyse clinique et pas le pharmacien, le kiné, l’aide-soignant ou que sais-je.

On peut ajouter que depuis des années la Mutualité Sociale Agricole s’appuie sur les IDEL pour la prévention et que lors de notre rencontre avec vous Madame la Ministre, vous avez affirmé que le rôle des infirmières et des infirmiers libéraux dans notre système sanitaire était primordial. Pourquoi désormais ces interrogations sur nos compétences ? Est-ce qu’il y a autant de questionnements lorsque l’on confie aux pharmaciens des missions qui ne sont pas du tout l’essence de leur métier ? Cette défiance est insupportable. Si vous voulez interroger la population, demandez-lui si elle trouve normal que n’ayons pas été revalorisés depuis plus de 10 ans, demandez-lui si l’obole de 25 centimes sur l’IFD est respectueuse de notre engagement, demandez-lui si elle trouve juste que les forfaits de prise en charge des patients les plus lourds nous fassent perdre de l’argent depuis l’avenant 6 et entrainent des difficultés pour les patients à trouver des IDEL.

Il est plus que temps que ceux qui nous gouvernent écoutent la voix du terrain et ne jouent pas la stratégie du pourrissement, de l’épuisement, une politique du pire pour notre système de santé qui conduit à des cessations d’activité en masse, à des reconversions en cascade, à un affaiblissement profond de la profession. Des réponses adaptées doivent être apportées aux revendications des IDEL et aux besoins des patients. Il en va de la pérennité des soins à domicile à court terme.

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