Prise en charge de la dépendance et BSI : Nouveau recul pour les IDEL, nouveau coup dur pour la prise en charge des aînés

Au lendemain de la signature de l’avenant n° 6, Convergence Infirmière expliquait très factuellement et très précisément son refus de signer : ce rendez-vous crucial pour la prise en charge de nos ainés, des personnes dépendantes, était malheureusement un rendez-vous manqué (voir notre communiqué du 3 avril 2019, en téléchargement ci-dessous). D’emblée, la mise en place de 3 forfaits, dans le cadre du BSI, ne permettait pas d’assurer une rémunération au minimum équivalente pour les patients les plus dépendants et nécessitant la plus grande charge en soins. Cet avenant engendrait, même si cela est dommageable, une sélectivité par les infirmières et les infirmiers libéraux.
Hier se déroulait une séance de négociations au sujet de la clause de revoyure prévue par l’avenant n°6 ; clause de revoyure que nous n’avons eu de cesse de fustiger. Ces « négociations » n’en portaient que le nom tant le projet proposé par la CNAM ne permet aucune véritable discussion et ne tient aucun compte des propositions que nous avons inlassablement portées.
Pire ! Là où Convergence Infirmière demandait de valoriser et de renforcer la prise en charge des patients les plus lourds en instaurant un 4ème forfait spécifique, la CNAM propose une funeste modification de l’algorithme. Ce dernier permettait dans 39 de ses combinaisons d’obtenir un forfait BSC (lourd) lors de la 1ère phase de déploiement du BSI chez les plus de 90 ans. Demain, uniquement 16 de ces combinaisons orienteront vers un BSC, les 23 autres flècheront dorénavant vers un BSB (intermédiaire) moins rémunérateur. Quelle profession pourrait accepter une nouvelle diminution de sa rémunération, alors que cette rémunération était déjà trop insuffisante pour ces cas spécifiques ?
À l’heure du « quoi qu’il en coûte », quels moyens nos tutelles envisagent-elles pour la prise de charge de nos aînés et leur maintien à domicile par les infirmières libérales, déconsidérées et dédaignées par ceux qui nous gouvernent? Quelle considération nos gouvernants veulent-ils accorder à nos patients dépendants?
Dans sa philosophie, le BSI se voulait être un outil fort louable, au départ, puisqu’il devait permettre l’évaluation précise de la charge en soins pour un patient. Dans les faits, il se transforme en outil de contrôle de l’IDEL par la Caisse, en ne prenant en compte que les interventions de l’ infirmière.La même Caisse qui, depuis le fin fond d’un bureau, devant son tableur Excel, remettra ses décisions entre les mains d’un algorithme et décrètera, in fine, que l’infirmière n’a pas coché les bonnes cases…Car oui : voilà où nous en sommes !
Alors, en responsabilité, Convergence Infirmière a participé à cette réunion avec la CNAM mais refusera évidemment de voir la profession une nouvelle fois bafouée. Sans évolutions significatives, sans prise en compte de nos légitimes aspirations pour la profession, nous rejetterons un texte qui n’est pas à la hauteur et qui, pire même, cet avenant est un véritable danger pour notre profession et la prise en charge de nos aînés.

► Téléchargez notre communiqué de presse du 03.04.2019 :
“Les raisons pour lesquelles Convergence Infirmière n’a pas signé l’avenant n°6”

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