V. – Dépt 67

Il y a 8 ans je soignais un couple de patients, lui 88 ans et elle 85 ans, Alsaciens qui parlaient difficilement français.

Monsieur avait des soins de dépendance avec escarre du Trochanter (suite d’hospitalisation) pour lesquels nous passions 3 puis 4 fois par jour.

Madame pour surveillance et administration du traitement médical 2 fois par jour. (Pas de famille à proximité)

Je travaillais la semaine et nous avons une obligation de soins 7 /7 et 24H sur 24.

Une nuit, je dormais déjà, le téléphone du cabinet sonne et je décroche. C’était madame en pleurs complètement paniquée. Venez, venez vite (tout cela en alsacien), monsieur venait de frissonner, avait 40 de température et très peu conscient. Au vu de l’état de détresse de ma patiente, il était impossible de lui demander d’appeler le SAMU ou les pompiers. Je me suis donc levée, déplacée et j’ai appelé le SAMU tout de suite après l’avoir constanté très rapidement. Les pompiers et le SAMU sont arrivés rapidement pour emmener monsieur aux urgences. J’étais de retour chez moi vers 1 heure du matin et ceci sans aucune rémunération possible !!! Si je ne m’étais pas déplacée, monsieur serait sans doute décédé avec madame complétement paniquée à côté. J ‘ai bien évidemment pris le temps également d’écouter et rassurer madame durant tout le temps où j’y étais. Car la prise en charge psychologique d’une personne est tout aussi importante que l’urgence en elle-même.

Je me suis levée vers 5H30 pour aller retourner travailler…

Nous avons une conscience professionnelle et savons intervenir dans l’urgence et demandons une reconnaissance importante pour les soins en urgence.

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